Le home cinema

Nouvelle version - Réactualisé en janvier 2002

Le cinéma chez soi est la dernière invention en date de la société de consommation, si vous n'êtes pas encore un adepte de cette nouvelle religion, voici quelques bonnes raisons de ne pas céder, ou d'aller attaquer une banque...
Le pour
Le contre
  • Qualité meilleure qu'au cinéma
  • Pas d'horaire pour voir les films
  • Film disparus de l'affiche et classiques
  • Suppléments aux films
  • Pas de publicité
  • Pas de bavard ou d'éternuements sans fin
  • Pas d'odeurs ou de bruits de pop corn
  • Pas d'entracte (ou au besoin)
  • Aucun géant sur le siège de devant
  • Installation éventuellement lourde et coûteuse
    (Projecteur, 16/9, EX, DTS 6.1)
  • Relations houleuses de voisinage (sauf invitations)
  • Prix exagéré des DVD
  • Editeurs minimalistes/médiocres/charcuteurs
  • Titres non disponibles
  • Diminution de la vie sociale
  • Prise de poids pour cause de
    pop corn, pizza, esquimaux à gogo

Si toutefois vous cédez à la tentation, il ne faut pas acheter n'importe quoi, ni forcément tout, tout de suite. Il vaut mieux aussi éviter de viser le bas de gamme, car si vous devenez "accro", vous devrez racheter du matériel plus cher et le coût total sera prohibitif.

Priorités

Commencez par acquérir ce qu'il vous manque, en principe le lecteur de DVD (avec éventuellement la compatibilité DVD Audio ou SACD si vous êtes un riche audiophile, mais le DVD audio ou le SACD sont apparemment de vrais bides), plus tard un amplificateur dolby digital et les enceintes (la différence avec le DTS n'est vraiment sensible que sur le - très - haut de gamme), et finissez avec une nouvelle télé 16/9 ou un rétroprojecteur.

La source

En principe, et en attendant mieux, un lecteur de DVD. Et là, c'est la jungle: Si vous avez un PC, il faut être courageux, fauché ou radin pour le connecter sur sa TV (vu le prix d'un lecteur de salon à l'heure actuelle), par contre, net avantage pour la lecture des DIVX et semble-t'il avec les projecteurs, mais au prix d'une qualité d'image très moyenne (pour les DIVX malgré les progrès constants de l'encodage) et de la perte du dolby digital/DTS (sauf avec les nouvelles cartes sons).

La main de fer dans le gant de velours

L'amplificateur est une pièce maîtresse. Le dolby EX (appelé abusivement aussi 6.1), le DTS ES (ou encore mieux le DTS 6.1 discrete) est encore très peu exploité, mais quand il est là, au lieu d'avoir un peu de bruit bête à l'arrière, on se retrouve carrément à l'intérieur du film (les critères de mixage ont aussi beaucoup évolués). Si vous avez les moyens (et la place) tournez-vous vers un système 7.1, comme le denon avr-3802 qui fera travailler intelligemment toutes les enceintes, même sur des vieux films en mono, grâce à un mode dénommé "wide-screen". Mais prévoyez des chemins de câbles conséquents pour relier l'amplificateur à vos huit haut-parleurs...
Bien que certaines personnes recherchent surtout à faire trembler les vitres avec des films d'actions, s'offrir une coupe de cheveux grâce à un passage d'hélicoptère, ou attraper une crise cardiaque en regardant progresser une mygale en gros plan, il existe de nombreux films tout en subtilités et douceur, vous enveloppant comme une caresse et vous plongeant dans un autre univers rien que par la magie du son.

Pour les possesseurs de PC, il existe maintenant de nouvelles cartes sons avec décodage du dolby digital et sortie optique, mais sans amplification du signal, il est impossible d'y brancher directement des haut-parleurs ordinaires sans passer par un amplificateur ou y brancher un kit ampli/enceintes. Ces kits peuvent être de très bonne qualité et d'une puissance suffisante dans une très petite pièce (genre 2m sur 3m), ou une portion d'une pièce plus grande. Attention la sortie SPDIF n'est pas une sortie AC3-RF et n'est pas compatible.

Le poids des mots

Comme sur une chaîne hi-fi, les enceintes sont un maillon très important pour la qualité du résultat, il ne faut pas le sous estimer. Il existe de très bons kits avec caisson de basse (jbl, jamo, etc...). Dans de petites pièces la taille des haut-parleurs n'a pas besoin d'être imposante, elle peut même sembler ridicule (tant qu'elle ne l'est pas vraiment). Il faut prévoir d'isoler les haut-parleurs des murs et du plancher pour éviter la conduction des sons (pour les voisins) avec de la mousse et/ou des pointes, le positionnement et l'orientation des enceintes est vital (hauteur/position/orientation/distances/distance des murs, procédez impérativement à des essais), si votre épouse est "tatillonne" et/ou que vous êtes fauché, renoncez soit à la qualité du son, soit à votre femme (NB: Avant de la passer par la fenêtre, essayez d'abord de discuter, il est peut-être quand même possible d'arriver à un compromis).

A noter que l'on peut brancher un kit ampli/enceinte (même pour PC) directement sur la, ou les sorties d'un lecteur DVD, si celui-ci possède un décodeur interne, mais tenez compte des avertissement ci-dessus.

Le choc des photos

On commence à trouver de très bons rétroprojecteur, dont la colorimétrie est nettement supérieure à un projecteur, mais encore inférieure à un tube de télévision. C'est un combat "taille contre qualité d'image", à vous de voir ce que vous voulez privilégier.
Note1: avec un projecteur, un doubleur de lignes peut-être encore nécessaire, ce qui alourdira encore plus la facture.
Note2: avec un lecteur dvd à double échantillonnage et une télé 16/9 de qualité vous verrez des couleurs qui ne sont pas dans le manuel et sans fumer la moquette.

Dans presque tous les cas, il ne faut pas négliger la qualité des câbles, mais il est inutile de faire des frais pour du bas de gamme, sauf sur la liaison image et uniquement pour des longueurs supérieures à deux mètres (raccordement PC/TV par exemple), pour éviter les échos et la dégradation des couleurs.

Le dessert

Cerise sur le gâteau, la télécommande programmable à écran tactile est bien plus qu'un accessoire, car pour piloter votre installation probablement très disparate, il faut pouvoir mettre la main sur la bonne télécommande et la bonne fonction, pour ça, il vaut mieux avoir de l'ordre. En général, il ne reste plus d'argent pour s'offrir ce genre de luxe (surtout si l'on veut donner à manger des films à son lecteur de dvd), et c'est bien dommage.

Les cuistres

Et même si vous parvenez à vous offrir l'installation de vos rêves, il restera toujours des éditeurs pour vous gâcher votre plaisir, soit en ne publiant pas des titres indispensables, soit en massacrant des chefs d'oeuvres comme "danse avec les loups", à la fois par le son (avec une piste son française lamentable), et par l'image (de grands placards noirs masquent les sous-titres à rallonges hollandais), soit en sabotant la restauration des classiques, ou en négligeant ce que l'on nomme "les suppléments" (un vrai making-off d'un grand classique peut devenir une leçon d'histoire).
D'ailleurs, d'une manière générale, tous les titres zone 2 tournés aux états-unis et antérieurs à la naissance du dvd ont malheureusement une bande son française de qualité inférieure à la VO, et ceci pour des raisons à la fois techniques et financières. Les remix 5.1 VF de vieux films sont malheureusement encore très rares bien qu'incroyables (terminator I, le pont de la rivière kwaï, lawrence d'arabie)
Autre pratique haïssable, on vous abrutit de logos, de bandes annonce, et d'avertissements avant le film (ou le menu) dont tout le monde se fiche, ce qui vous oblige à défoncer la touche menu (ou skip) de votre télécommande rageusement pour pouvoir commencer la séance, pour autant que le fonctionnement n'en soit pas bloqué par l'éditeur (à quand la publicité obligatoire ?), et seuls les gens qui ont acheté le dvd sont pénalisés par ça, les pirates s'en foutent et font tout gicler. Le jour ou on trouvera des versions à qualité équivalente sans cette saleté, même illégales...

Au voleur !

Tient ! Et puisqu'on parle des éditeurs et que sans dvd, point de "home-cinéma". Le problème avec eux, c'est qu'ils nous prennent pour des vaches à lait, si on peut se dire que le prix d'un dvd est raisonnable en comparaison de ses prestations, que dire de l'achat de 10 dvd, voire de 100 (le strict minimum pour avoir le choix les jours de pluie sans abuser des répétitions), le calcul est simple: le prix moyen d'un dvd est d'environ 26 Euros (en Suisse), 100x26= 2600 Euros ! De quoi passer de belles vacances à Tahiti...
Et je ne parle pas des droits d'auteur que vous payez deux fois (le prix du support est dérisoire), le prix de la restauration, d'accord, mais si vous avez déjà acheté la cassette VHS du même film, pas d'accord. Merci beaucoup aux pigeons et vivement le super-dvd en haute résolution (tvhd) pour recommencer l'opération et se remettre encore facilement du pognon dans les poches.

Critères d'achats des DVD

Même si j'était prêt à sacrifier mes vacances à Tahiti, j'aimerais mieux obtenir en échange un maximum de films, un seul éditeur l'a bien compris, et je le remercie ici, c'est Warner (13 Euros le titre en Suisse), même si son catalogue ne contient pas le hit de chaque mois, il y a de quoi passer de très très bonnes soirées. C'est en fait ma priorité d'achat, ensuite l'image doit être anamorphique (16/9 compatible 4/3, et zone 2, il y a une meilleure résolution), la bande son VF en 5.1 quand c'est possible et pas en Canadien (et c'est le minimum, le mieux étant DTS 6.1 discrete), et enfin, le film lui-même a intérêt à être bon et regardable plusieurs fois avec le même plaisir (ce qui exclu malheureusement pas mal de films à suspens, mais heureusement la location est là pour ça). Fin 2001, les rééditions à prix cassés sont devenus une mode, si vous le pouvez, patientez et ne craquez pas dès la première sortie. Voir également le marché de l'occasion.

Sélection intelligente

Les nombreuses revues sur les dvd, donnent en général des notes techniques très correctes suffisamment à l'avance des dates de sorties prévues pour ne pas acheter du 4/3, une image, ou un son pourri, le jugement artistique est beaucoup plus délicat, certains se cantonnent même à de ridicules notes entre 3 et 4 sur 5, "politiquement correctes", mais sans le moindre intérêt pratique, choisissez bien vos revues et n'achetez pas de titres non critiqués sous le coup d'une impulsion (on se fait facilement baiser). Allez aussi sur les forums cinéma ou DVD, là où les films sont analysés. Comparez ensuite soigneusement les prix partout, faites aussi très attention à la mode édition normale (comprenez: rapide), version "collector" (négligée mais suffisante pour les ploucs), version "directors cut" (ça commence à devenir intéressant), "ultimate" (normale pour le standard DVD), et bientôt "killer" (on peut rêver), attendez plutôt celle que vous souhaitez vraiment acheter, voire même un peut plus longtemps, vu que le prix des éditions "normales" descend souvent en chute libre.

Conclusion

Voilà, vous savez tout ce qu'il faut pour commencer à vous renseigner, ou renoncer, et malgré certains écueils, le cinéma chez soi, peut vous procurer de grands moments de bonheur, seul, avec votre famille ou vos amis, une installation bas/moyen de gamme peut déjà vous faire éprouver plus de sensations qu'au cinéma, mais si vous pouvez y mettre le paquet, votre cas deviendra vite désespéré, vous ne pourrez plus regarder la télévision qu'avec des nausées, le cinéma avec mépris, et vos voisins seront vos meilleurs ennemis.

A vous de voir, ou encore, à bon entendeur...


Certifié partial et "politiquement incorrect", Genève, le 31 décembre 2001, Richard, visiteurs: depuis le 6 avril 2002
  GuidesDoublage